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LE SACERDOCE  UNIVERSEL (SOLUS CHRISTUS)

 

 

 

Cette affirmation de la Réforme du 16e siècle doit être replacée dans le contexte de l’époque.

Luther déclare : « La chrétienté entière n’a pas d’autre chef, même sur terre, que le Christ ».

Il me semble que cette déclaration révolutionnaire d’un simple moine catholique très croyant, découlait de la découverte extraordinaire de l’Epître de Paul aux Romains. Pour dire les choses simplement : si Dieu nous aime assez pour nous pardonner sans condition (le salut par la grâce), une église hiérarchisée s’attribuant le pouvoir de faire le tri entre les croyants, en comptabilisant leurs œuvres et en exigeant leur obéissance (salut par les œuvres et par le mérite) est dans l’erreur.

A l’époque, l’église catholique exerçait un pouvoir politique et religieux. Luther proteste avec force contre la hiérarchie sacerdotale et il affirme que le pouvoir civil doit être au-dessus du pouvoir religieux (ainsi très à l’avance naissait le principe de la laïcité).

Chacun peut comprendre que les Réformateurs sont allés très loin parce qu’ils voulaient recentrer tous les ministères sur la personne de Jésus-Christ. C’est lui qui appelle chaque membre de l’Eglise à témoigner.

 

Aujourd’hui où en est-on ?

 

Avec nos frères catholiques, nous sommes d’accord : chaque baptisé doit être prêt à rendre compte de sa foi. Mais dans nos paroisses réformées, tout rôle d’intermédiaire entre Dieu et les hommes continue à être nié. Cela veut-il dire : tous pasteurs ? Non ! Car l’application concrète des idées réformatrices a été freinée dès l’origine. Très vite Luther a voulu ordre et contrôle dans l’organisation et le rôle des églises.

La prédication, qui est le ministère le plus important, et l’administrations des sacrements ne doivent être confiés qu’à des gens sérieux répondant à deux critères :

- vocation interne de tout chrétien : Jésus-Christ est le Seigneur !

- vocation externe : reconnaissance par la Communauté du sérieux de la foi s’appuyant sur

   une formation minima.

Le sacerdoce universel n’abolit pas une certaine hiérarchie dans les ministères. Bucer en dresse la liste :

- les docteurs (professeurs de théologie)

- les pasteurs

- les anciens (conseillers presbytéraux)

- les diacres (visiteurs, bénévoles de l’Entraide).

Christ appelle chacun de nous au témoignage. Mais il demande par le truchement de l’apôtre Paul que les tâches de l’Eglise soient attribuées selon certains critères, ne donnant toutefois aucune supériorité ou pouvoir à ceux qui y sont appelés.

Ainsi le pasteur a une place particulière car il a reçu plusieurs d’années d’enseignement théologique dans une faculté. Sa vocation et son savoir ont été vérifiés et évalués. Il n’est pas un prêtre. Il n’a pas pouvoir sur les consciences. Mais son engagement dans le sacerdoce permanent le distingue des fidèles, qui, pourtant peuvent être appelés à le remplacer dans la prédication et les deux sacrements.

 

 

 

 

                                                                                                                            Jean HOIBIAN

 

 

Tag(s) : #Eglise
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