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LIRE  ET  RELIRE  LA  BIBLE

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Dimanche dernier le pasteur lit un passage de la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens. Une sorte de poème magnifique, qui place l’amour au-dessus de toutes les vertus. Il faut chercher le chapitre 13.

« si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien . »

 

L’amour ! qui n’en rêve pas, n’est pas de notre temps !

Edith Piaf ne chantait-elle pas : » sans amour on n’est rien du tout »

 

Stop, l’amour dont parle Paul est sans doute un peu plus restrictif.

Pour « la môme Piaf » c’était éros et agapè mélangés.

Pour Paul, l’agapè c’est un amour qui sans exclure l’éros, donne priorité à l’amour-respect de l’autre, souci du bien-être de l’autre, amour-don, et non amour-narcissique.

Je trouve qu’à notre époque on confond amour et désir.

Au lieu de dire : je t’aime, il serait plus honnête de dire : j’ai envie de toi. Les femmes, en général, sont plus affinées que les hommes : aimer ce n’est pas seulement se désirer. Car le désir seul, ne dure pas .On en

trouve vite , un plus séduisant !

 

Pour montrer que le véritable amour demande un long apprentissage, Paul utilise une curieuse image (au verset 11 )

« lorsque j’étais enfant…..je raisonnais comme un enfant…..

« lorsque je suis devenu homme,

« j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant…

                                  ce qui faisait de moi un enfant…

« j’ai abandonné tout ce qui est propre à l’enfant….

« j’ai aboli ce qui était de l’enfant…. ».

 

Difficile de suivre Paul sur cette voie de l’abandon de ce qu’ est pour la plupart d’entre nous  l’enfance ! ,un domaine enchanté !

Comment oublier nos rires, nos jeux innocents ?

Devenus adultes, ayant essuyé les tempêtes de la vie, peiné dans tant de luttes, éprouvé l’amertume des échecs, des déception, des deuils, ressenti la lassitude des combats sans fin, contre soi-même et contre la société sans âme, comment ne pas rêver d’un retour à l’insouciance et à sa légèreté ?

Oui, mais n’avons-nous pas trop compté sur nous-mêmes, négligeant l’offre de soutien gratuit du Christ, qui nous mettait en garde :

« si vous ne devenez pas comme de petits enfants…. »

Ainsi la vie est un combat que je dois assumer avec les forces que Dieu me propose. D’étape en étape je « grandis » dans la foi et dans mes relations aux autres. Ce n’est pas une voie facile !

 

Aimer, c’est une lutte contre moi-même, c’est connaître des échecs et des victoires .Paul a raison : la décision de vivre dans l’amour (tous les amours), c’est le plus grand épanouissement humain. Il vaut la peine de s’y atteler (« mon joug est doux et mon fardeau léger »,dit Jésus.)

Dernière remarque : Nos églises n’ont-elles pas à lutter contre une permanente infantilisation du message qu’elles délivrent ?

 

En donnant priorité à la recherche d’un salut individuel dont la perspective se situe après la mort, en ne parlant jamais de nos responsabilités chrétiennes (« vous êtes le sel de la terre »c.a.d . vous devez lutter contre la corruption de la société ),

 vis-à-vis de la politique, de l’économie, de la justice sociale, de la culture, de la guerre, du racisme, etc…,

la prédication chrétienne se présente plus comme une thérapie pour le  fidèle, que comme un message prophétique.

 

Le Dieu vivant aime ce monde et l’appelle à l’humanisme, celui de la Bible et celui des Droits de l’Homme.

La Bible n’est pas un pieux manuel de recettes contre nos peurs infantiles, et nos obsessions mortifères.

« Tiens-toi debout » dit Dieu au prophète, alors, je te parlerai. »

 

Jean  Hoibian

merci au pasteur qui m’a donné l’idée de cette réflexion.

 

 

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Tag(s) : #La vie tout court
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