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COMMUNIQUÉ DU CENTRE DE THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION SABEEL

 

 Les Nations-Unies:   Problème ou solution

 

Alors que le mois de septembre approche, nous désirons demander à nos amis de se souvenir du peuple palestinien dans leurs prières pour que nos dirigeants, au cours des semaines à venir, soient guidés vers la meilleure façon d'agir au service de la paix dans la région et dans le monde.

 

L'idée de se tourner vers les Nations-unies afin d'obtenir une pleine reconnaissance comme État est une initiative légitime qui a connu beaucoup de complications.  D'une part, après plus de 60 ans, depuis le début du conflit, il est temps pour la communauté internationale d'agir pour la libération et l'indépendance de la Palestine.  D'autre part, la solidarité apparemment irrévocable entre les États-Unis et Israël a entravé et empêché les Nations-Unies dans la mise en œuvre de leurs diverses résolutions; si bien  qu'au lieu de nous rapprocher d'une solution, nous nous en trouvons encore plus éloignés, dans une impasse macabre. Le seul changement sur le terrain est la construction et l'agrandissement des colonies israéliennes illégales, accompagnées d'infrastructures toujours plus importantes, réduisant à néant tout espoir d'un État palestinien viable.

 

Pourquoi les palestiniens se tournent-ils vers les Nations-Unies ?

 

Depuis 1991, les dirigeants palestiniens se sont attachés à obtenir des droits politiques, pour notre peuple, par des négociations.  Naturellement, cette démarche a été encouragée par les États-Unis, par la communauté internationale dans son ensemble, et par le Quartet (Nations-Unies, États-Unis, Russie, et Union européenne). Les Accords d'Oslo de 1993 ont suscité le faux espoir que des négociations directes réussiraient à mettre fin à l'occupation par Israël de la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est et la Bande Gaza, et à l'installation d'un État palestinien indépendant et souverain, en 1999, voisin de l'Etat d'Israël, selon les résolutions des Nations-Unies. Mais les négociations  n'ont pas donné les résultats espérés.  Elles sont entrées dans un cercle infernal qui les a rendues totalement vaines.  Le gouvernement israélien a refusé d'accepter les résolutions des Nations-Unies comme base d'un processus de paix, et n'a pas accepté que l'on se donne un calendrier de négociations. De plus, Israël a considéré que les problèmes majeurs, à savoir les réfugiés, la ville de Jérusalem, les colonies, et les frontières de 1967, n'étaient pas négociables.  De telles conditions préalables rendaient toute négociation inutile et dépourvue de sens. Pendant ce temps, le Prédisent Obama faisait de son mieux pour amener Israël à arrêter la construction et l'expansion des colonies, mais en vain.

 

. . . / . . .

Les États-Unis ne purent apporter de solution à cette impasse. Ils arrivèrent même à l'inverse en insistant sur la reprise de négociations directes entre les deux parties, en dépit de leur inutilité flagrante. L'absence d'initiative des États-Unis et des puissances occidentales a laissé aux palestiniens la seule option logique et naturelle, qui consiste à s'adresser aux Nations-Unies en tant qu'instance de gouvernance mondiale. Il est utile de rappeler que le conflit palestinien a commencé avec le vote des Nations-Unies, en 1947, qui décida la partition du pays en deux États, faisant complètement l'économie de la volonté de la majorité palestinienne et de son droit à l'autodétermination.  Les Nations-Unies sont donc l'interlocuteur qui convient.  Étant à l'origine du problème, elles ont  la responsabilité de le résoudre.

 

Le gros problème est que les États-Unis ont déjà déclaré leur intention d'utiliser leur droit de véto, afin de faire échouer la tentative palestinienne de faire aboutir leur droit ignoré depuis longtemps à un État indépendant.. Pourtant, dans son discours à la 65°session des Nations-Unies, en septembre 2010, le Président Obama avait fait l'éloge du Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas; et il avait dit que le monde pouvait trouver un accord aboutissant à la création d'un État palestinien, l'année suivante (2011).

 

 

Selon la Charte des Nations-Unies, un État peut en devenir membre si, à la fois, le Conseil de Sécurité et l'Assemblée générale votent favorablement en sa faveur. En septembre, les palestiniens poseront leur candidature;. Les palestiniens savent qu'aller d'abord au Conseil de Sécurité des Nations-Unies revient à être rejeté par un véto assuré des États-Unis; alors que s'ils s'adressent d'abord à l'Assemblée générale où il n'y a pas de véto, ils ont une bonne chance d'obtenir la nécessaire majorité des deux-tiers. Il est important de noter que l'ensemble des Nations-unies est composé de 193 pays.  Pour que la Palestine en devienne membre, 129 pays au moins doivent l'approuver.  Or, 122 pays reconnaissent déjà la Palestine dans les frontières de 1967.  Un tel succès ne signifierait pas la fin de toutes ,les difficultés, mais elle constituerait un fort message quant à la volonté de la communauté internationale. Elle aiderait aussi les palestiniens à négocier avec Israël dans une position de force, avec un statut d'État reconnu. Si, toutefois, Israël continuait à rejeter les droits des palestiniens, nous espérons et prions pour qu'il n'en résulte pas la guerre et la violence, mais pour que la communauté des nations recoure à tous les moyens pacifiques susceptibles d'amener Israël à se soumettre aux obligations de la loi internationale, pour  le  bien de tous.

 

Centre œcuménique de Théologie de la Libération Sabeel

Jérusalem, 24 août 2011              

Site  www.sabeel.org                                                                                

Trad.  Gilbert  Charbonnier

Tag(s) : #Société
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