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Pouf-Pouf.                    « un esprit d’enfance »

 

Non, il n’était pas gros Pouf-Pouf. Si on l’appelait ainsi, c’était à cause de sa manie de pouffer de rire.. au moment où il ne fallait pas !

Pouf-Pouf était un bon garçon. »il ne pleurait pas, quand chaque matin, sa maman en camisole, lui donnait son bain ». Mais il traînait comme une limace quand il était à table, devant son assiette. « Poufpouf mange ! poufpouf dépêche toi ! regarde, tout le monde a fini et toi, tu n’as avalé que trois bouchées ! »

Sa maman ne voulait pas céder. Tout le monde sortait de table et Poufpouf restait devant son bol ou son assiette. Et le temps passait. Rêvait-il ? Dormait-il debout ?

Cela ne fit que s’aggraver. Si bien que Poufpouf passa sa journée à table ! Il termina le petit déjeuner quand l’horloge sonna midi ! et lorsque chacun, sa journée terminée s’assit à table pour le souper, Poufpouf terminait son dessert de midi !

Quel phénomène ce Poufpouf s’écria son grand-père, il faut faire quelque chose. Alors comme Poufpouf aimait bien le football, grand-père organisa les repas de Poufpouf comme un match, avec sa montre et son sifflet ! Tout changea ! poufpouf se mit à dévorer à toute vitesse : il voulait battre ses records et celui des autres, autour de la table !

Hop ! le sifflet annonçait le départ. En cinq minutes Poufpouf avalait son bol de lait et trois tartines. A midi il lui fallait dix minutes, et il rouspétait quand la maman faisait attendre le second plat ou le dessert. Et le soir, la soupe, la tranche de jambon et le yaourt aux cerises étaient engloutis en sept minutes et demies !

C’était drôle à voir ce match, et la maman était bien soulagée.

 

Mais bientôt Poufpouf se plaignit de maux de ventre. L’estomac ne pouvait digérer si vite. Le docteur consulté, demanda au grand-père de ralentir la cadence ! Ainsi poufpouf appris à attendre que la maîtresse de maison soit assise et donne le signal du début du repas. Il appris à mastiquer entre ses deux mâchoires tout ce qui n’était pas liquide, à respirer, à boire un peu d’eau toutes les dix bouchées, à être patient quand les plats n’arrivaient pas de la cuisine, enfin, à faire des compliments et à remercier  sa maman qui était la meilleure (et la plus belle) des maîtresses de maison.

Donc les repas de poufpouf ne traînaient plus. Même s’il mangeait avec une certaine sagesse, il avait ensuite du temps pour jouer et faire des activités en dehors de l’école !

 

Un jour donc, poufpouf eu l’idée d’aller à la pêche. Il prit une grande branche, y accrocha une ficelle et, en guise d’hameçon, une épingle de nourrice, chipée à sa maman. Le ver de terre qui gigotait embroché sur l’épingle ne tarda pas à attirer un gros poisson dès que notre héros jeta sa ligne dans l’eau de la petite rivière. Hop ! poufpouf tira vite et fort et plaqua sur l’herbe fraîche, le poisson glouton très effrayé. Poufpouf le saisit et lui retira délicatement l’épingle de nourrice. Très content de ce premier succès, il s’apprêtait à mettre sa capture dans son vieux sac pour l’offrir à sa maman quand, Ô mystère !.. il entendit ceci : « je ne suis pas un vrai poisson, une vilaine fée m’a jeté un sort. Si tu veux bien me laisser en vie, je te dirai un secret qui t’apportera du bonheur ».

 

Poufpouf hésita. Sa maman, ce matin, s’était plainte de la vie chère. C’est elle qui avait suggéré à son fils d’aller à la pêche car le frigo était vide en cette fin de mois..

Mais poufpouf avait bon cœur. On ne mange pas un poisson qui parle ! Alors il remis le poisson à l’eau mais celui-ci, avant de disparaître prononça ces étranges paroles » sous la grosse pierre à droite du gratte-pieds devant la porte de ta maison, il y a un trésor.. »Puis plouf, plus de poisson.. Ai-je rêvé se dit ploufplouf ?

 

Il ne croyait pas à cette histoire de trésor, mais quand sa maman lui dit : « as-tu pris du poisson ? il répondit : non. Alors mon pauvre enfant, il ne reste que trois pommes de terre à manger.. » Après ce triste repas, sa maman partit en ville pour trouver du travail. Et poufpouf ouvrit la porte, vit la grosse pierre et…

 

Il essaya de la soulever, mais bernique ! elle était enfoncée dans le sol depuis très longtemps. Poufpouf s’essaya à la faire bouger, à l’arracher. Rien à faire. Ses parents lui interdisaient de toucher aux lourds outils du jardin. Et impossible de parler de  trésor avec sa maman, avouer son mensonge et le beau poisson gracié !

Chaque fois qu’il rentrait chez lui poufpouf donnait de grands coups de pieds dans la fameuse pierre du seuil. « Cesse d’abîmer tes chaussures ! il ne t’a rien fait ce caillou, garnement ! », gémissait sa mère.

A force de bousculer cette pierre, elle bougea. Poufpouf vit qu’un peu de terre s’était détachée du haut. Il s’agenouilla et de toutes ses forces, il renversa la pierre en arrière et qu’est-ce qu’il voit ? : trois pièces en or. Une fortune !

Poufpouf remet la pierre en place et réfléchit. Il va cacher deux pièces sous le matelas de son lit et quand sa maman revient il lui dit : « surprise ! et lui glisse une pièce dans sa main !

Elle pleure de joie. « Mais où as-tu pris ça mon fils ? j’espère que tu n’as pas volé quelqu’un ? »

Alors poufpouf raconte toute l’histoire, mais il ne parle que d’une seule pièce !La maman dit : « nous sommes sauvés, je vais pouvoir nourrir toute la famille, jusqu’à ce que ton papa et ton grand-père reviennent de leur chantier de forestage au loin après six mois d’absence ».

 

Poufpouf pensait jour et nuit à ses deux autres pièces. Que pourrait-il acheter avec tant d’argent. Après une sérieuse réflexion, il va à la foire et remplit sa charrette avec des poules, des canards et trois oies. Quelle surprise pour maman pense-t-il.

Sur le chemin il rencontre un grand bœuf. «  Bonjour lui dit poufpouf qui ne doutait plus de l’intelligence des animaux, ça va la vie ? Non, répond le bœuf, j’ai adopté un petit veau orphelin et il est malade. Comment payer le vétérinaire ? « pas de sous pas de soins ! » m’a-t-il dit ! Et moi qui n’ai pas d’enfant, j’aime ce petit veau.

T’en fais pas, dit poufpouf, c’est pas grave, je te donne toutes mes poules. Avec ça tu paieras le vétérinaire sans cœur.

Ah ! merci dit le bœuf. Je te rembourserai un jour !

Poufpouf arrive chez lui. Sa maman est ravie d’avoir des canards et des oies. Elle ne pose plus de question. Son fils est comme un magicien.. »Décidément mon fils tu iras loin. Tu m’étonneras toujours.. »

 

Poufpouf avait la troisième pièce d’or, et pas mal de monnaie en argent. Qu’en faire ?

Au village, un cirque s’installe. Poufpouf admire toute la ménagerie, mais il tombe amoureux de la girafe ! Il discute avec le patron pour lui acheter sa girafe. O.K. dit le patron et il empoche la dernière pièce d’or. Pas de ça chez moi, crie la maman, effrayée par ce grand animal pourtant inoffensif !Poufpouf est tout triste.

 

Un jour on crie : »au feu ! au feu ! » dans les rues du village. Poufpouf qui avait bien apprivoisé sa chère girafe court avec elle vers la grande maison en flammes. Au second étage on voit un homme et un petit garçon qui appellent au secours ! Les pompiers n’avaient pas leur grande échelle prêtée la veille pour un incendie dans un village voisin . Que faire ?

Alors poufpouf parle à sa girafe dans l’oreille et voici qu’elle s’approche courageusement des flammes. Elle attrape dans sa bouche le petit garçon et le redescend à terre. Il est sauvé ! Puis l’homme se jette par la fenêtre et saisit la girafe par le cou, qui vite s’écarte du feu !

Bravo, bravo ! poufpouf !Tout le monde applaudit. Le lendemain le Maire du village reçoit poufpouf avec la fanfare. Il lui fait un discours, le félicite lui et sa girafe ! et, en récompense…lui offre..une pièce d’or !

 

Décidément poufpouf a de la chance, en ces périodes de récession. Il réfléchit. A la foire suivante il est attiré par une belle brebis, grosse comme tout car elle attendait des petits. La nuit même elle met au monde cinq agneaux !! miracle !les brebis en général font un ou deux petits, pas plus.

De nouveau dans le village on parle de Poupouf ! Le maire invite le Ministre de l’agriculture à venir voir la brebis aux cinq

 agneaux ! Le ministre félicite poufpouf (qui n’y est pour rien !) et lui dit : « vous êtes un champion de l’élevage ! ».Et en guise de Légion d’honneur il lui remet une énorme médaille en chocolat.

Le cadeau est apprécié car dans trois jours c’est Noêl, et dans ces temps anciens le chocolat était rare.

Poupouf est heureux. Son papa et son grand-père sont revenus des lointaines forêts. Sa maman chante du matin au soir.

Dans l’étable au toit surélevé : la girafe,les brebis les canards, et deux oies seulement, car la plus grosse est déjà au congélateur, dame ! c’est Noêl.

 

                 4 Octobre 08              Jean  Hoibian

 

 

 

Tag(s) : #La vie tout court
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